|   La chaire bien-être animal
  1. Home
  2. Actualités
  3. Les freins rencontrés par l’élevage en France

Sommaire

Les freins rencontrés par l’élevage en France

Le projet « Farmpédia : explique-moi l’élevage » est développé par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Avenir Élevages » auquel participent des acteurs de la recherche et de la formation comme VetAgro Sup et des filières de l’élevage. Il a pour objectif de vulgariser et de faire connaître l’élevage au plus grand nombre. Complémentaire au travail de vulgarisation scientifique effectué par la Chaire bien-être animal, nous avons fait une sélection de vidéos de Farmpédia particulièrement intéressantes sur les freins rencontrés par l’élevage en France et dont nous vous proposons un résumé* [ndlr : les propos ci-dessous ne reflètent pas nécessairement les positions de la Chaire Bien-être animal ; il s’agit de résumés des propos tenus dans les vidéos]

Au programme aujourd’hui :

à retenir

Le projet « Farmpédia : explique-moi l’élevage » est développé par le groupement d’intérêt scientifique (GIS) « Avenir Élevages » auquel participent des acteurs de la recherche et de la formation comme VetAgro Sup et des filières de l’élevage. Il a pour objectif de vulgariser et de faire connaître l’élevage au plus grand nombre. Complémentaire au travail de vulgarisation scientifique effectué par la Chaire bien-être animal, nous avons fait une sélection de vidéos de Farmpédia particulièrement intéressantes sur les freins rencontrés par l’élevage en France et dont nous vous proposons un résumé* [ndlr : les propos ci-dessous ne reflètent pas nécessairement les positions de la Chaire Bien-être animal ; il s’agit de résumés des propos tenus dans les vidéos]

Au programme aujourd’hui :

Quels sont les freins à l’élevage ?

Il existe plusieurs freins à l’élevage en France. Selon Elsa Delanoue, l’élevage est (re)mis en cause par la société pour plusieurs raisons : pour ses impacts négatifs sur l’environnement, mais aussi pour sa relation à l’animal. A ce titre, le citoyen et le consommateur souhaitent voir les pratiques d’élevage douloureuses minimisées et la place de l’animal repensée au sein de l’élevage. Selon Elsa Delanoue, l’élevage questionne aussi la société pour ses impacts sanitaires : son rôle dans l’émergence de maladies animales transmissibles à l’humain, la qualité sanitaire de ses produits… Enfin, il existe selon elle une attente sociétale forte concernant le modèle économique lié à l’élevage avec de réelles interrogations sur les produits agricoles que l’on importe/exporte, une volonté des citoyens de manger plus local, de relocaliser la production agricole : « Quel est le modèle de développement qu’on peut appliquer à l’agriculture ? C’est finalement une question presque plus politique, socio-économique de développement ». Autant d’enjeux qui peuvent constituer des freins… ou des opportunités pour l’élevage en France (n’hésitez pas à consulter notre article sur le sujet)

guillements-vert-debut

Quel est le modèle de développement qu’on peut appliquer à l’agriculture ? C’est finalement une question presque plus politique, socio-économique de développement 

ELSA DELANOUE, AGRONOME ET SOCIOLOGUE

Pourquoi certaines personnes s’opposent-elles à l’évolution de l'élevage ?

Concernant la condition animale, on constate des améliorations notables au niveau des élevages ces dernières années en France, notamment grâce à la mise en place de réglementations : c’est le cas avec la fin de la castration à vif des porcelets, la fin du broyage des poussins mâles ou encore les perspectives sur la fin de l’élevage en cage des poules pondeuses. Mais paradoxalement, il existe également des oppositions à l’évolution de l’élevage. Pour Elsa Delanoue, ces oppositions ne portent pas sur les lois en tant que telles ni sur l’abolition de pratiques douloureuses pour les animaux mais plutôt sur leur mise en œuvre et le manque de moyens financiers déployés pour accompagner la restructuration des élevages : « Ceux qui s’opposent à la mise en œuvre de ces lois, c’est plutôt parce qu’ils se sentent démunis et pas assez accompagnés dans la mise en application ». En effet, selon Elsa Delanoue ces lois ont des incidences sur l’organisation du travail des éleveurs, sur la mise aux normes et la reconfiguration des bâtiments… et les éleveurs ont souvent un sentiment d’impuissance et de manque de moyens pour se conformer aux nouvelles règlementations, d’où l’expression de formes d’opposition à l’évolution de l’élevage. 

guillements-vert-debut

Ceux qui s’opposent à la mise en œuvre de ces lois, c’est plutôt parce qu’ils se sentent démunis et pas assez accompagnés dans la mise en application

ELSA DELANOUE, AGRONOME ET SOCIOLOGUE

Qu’est ce qui rend difficile l’élevage aujourd’hui ?

L’ensemble de ces freins systémiques participent à une crise autour du métier d’éleveur, dont le nombre décroit invariablement en France depuis plus de 25 ans. A cela s’ajoute la dureté du métier au quotidien, sujet évoqué par Yanick Lecozler. Ce dernier souligne que le métier d’éleveur nécessite de savoir travailler avec du vivant, donc savoir élever un animal de sa naissance jusqu’à sa mort, en s’adaptant à ses besoins qui évoluent, aux aléas, etc. Yanick Lecozler souligne que l’éleveur doit savoir être polyvalent : savoir anticiper ses stocks, savoir gérer l’alimentation au gré des saisons, programmer les périodes de mise à la reproduction… et assurer une astreinte quotidienne auprès des animaux. Tout cela est conjugué à une faible attractivité du métier selon lui : les éleveurs ont une responsabilité vis-à-vis des animaux, les attentes de la société sont fortes et relèvent parfois « d’agribashing », la pénibilité du travail est élevée… et le niveau de rémunération ne suit pas toujours. Pour Yanick Lecozler : « La rémunération n’est sans doute pas toujours à la hauteur : on parle souvent du prix du lait, de la crise du lait, la crise de la viande… donc c’est beaucoup de travail pour un revenu qui n’est pas toujours très élevé ». 

guillements-vert-debut

La rémunération n’est sans doute pas toujours à la hauteur : on parle souvent du prix du lait, de la crise du lait, la crise de la viande… donc c’est beaucoup de travail pour un revenu qui n’est pas toujours très élevé 

YANNICK LECOZLER, ENSEIGNANT CHERCHEUR

Pour aller plus loin

à retenir

[Les éleveurs] qui s’opposent à la mise en œuvre de ces lois, c’est plutôt parce qu’ils se sentent démunis et pas assez accompagnés dans la mise en application

ELSA DELANOUE

En complement