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Fin de la castration à vif des porcelets

Depuis le 1er janvier 2022, les éleveurs n’ont plus la possibilité de pratiquer la castration (à vif ou non) des porcelets (arrêté du 24 février 2020). Celle-ci ne pourra être réalisée que par un vétérinaire, sauf dérogation.

à retenir

Depuis le 1er janvier 2022, les éleveurs n’ont plus la possibilité de pratiquer la castration (à vif ou non) des porcelets (arrêté du 24 février 2020). Celle-ci ne pourra être réalisée que par un vétérinaire, sauf dérogation.

Pourquoi castrer les porcs ?

La castration des porcelets est une pratique effectuée sur les porcelets mâles pour éviter l’odeur de verrat de la viande. Il s’agit d’une odeur ou d’un goût indésirable qui apparaît lors de la cuisson du porc et qui provient de substances chimiques (androstérone et scatol) produites par des mâles sexuellement matures.

Elle vise aussi à limiter l’agressivité et le comportement sexuel des mâles entiers, qui peuvent constituer des facteurs de risques pour l’éleveur et les autres porcs.

Avant la nouvelle réglementation, la castration était réalisée avant 7 jours d’âge, à vif et sans anesthésie. Elle générait un stress et de la douleur avec l’incision de l’épiderme et le prélèvement des testicules à l’intérieur du scrotum.

Ce qui change

La castration à vif est interdite depuis le 31 décembre 2021La castration doit maintenant être réalisée par un vétérinaire et sans déchirement des tissus avec l’obligation a minima de traitement analgésique ou antalgique.

Cependant, par dérogation, les détenteurs de porcs domestiques mâles et leurs salariés peuvent pratiquer eux-mêmes la castration des porcs domestiques mâles âgés de 7 jours ou moins, dans les conditions suivantes :

  • Pouvoir prouver un besoin spécifique d’approvisionnement en viande de porc mâle castré dans le cadre d’un signe d’identification de qualité et de l’origine ou par des contraintes imposées au producteur,
  • Elle doit être réalisée avec l’utilisation de traitements analgésiques et anesthésiques locaux après avoir suivi obligatoirement une formation (au plus tard le 31 décembre 2022).

La formation se compose en 2 parties :

 

– Un premier module théorique, en distanciel, à valider avant toute première pratique de castration (portant sur les gestes techniques, les règles d’usage des médicaments vétérinaires et les modalités de tenue du registre d’élevage),

 

– Un second module individualisé et sur site, doit ensuite être suivi dans les 6 mois suivant l’obtention du premier module.

 

Pour en savoir plus :
CastraBEA : utilisation de traitements anesthésiques et analgésiques par l’éleveur

Les alternatives à la castration

La Société Nationale des Groupements Techniques Vétérinaires (SNGTV) s’est officiellement positionnée contre la castration chirurgicale (avec ou sans anesthésie).

Des alternatives à la castration existent en effet, même si elles comportent également des inconvénients.

guillements-vert-debut

Aucune [des méthodes de gestion de la douleur] ne nous semble satisfaisante aujourd’hui, tant pour des raisons techniques, de stress ou de douleur pour l’animal, que de difficultés de mise en œuvre par les éleveurs.

SNGTV/AVPO (20 mars 2020)

Produire des porcs entiers

Abattre des mâles non castrés à un âge antérieur à la maturité sexuelle (poids maximal d’environ 110 kg) évite l’apparition des hormones responsables de l’odeur de verrat.

Cela nécessite cependant de développer d’autres pratiques qui limitent l’agressivité entre les porcs (suffisamment d’espace, pas de mélange d’individus qui ne se connaissent pas, etc.) et cela peut entraîner des qualités de viande non favorable à la transformation.

Utilisation des « nez »

Seule une minorité des carcasses dégage une odeur de verrat. Il est donc possible d’utiliser des « renifleurs » humains ou électroniques à l’abattoir pour détecter les carcasses odorantes et les orienter dans un circuit de transformation sans cuisson (jambon, saucisson).

L’immunocastration

Il s’agit d’une vaccination qui retarde la puberté en neutralisant les hormones de l’axe gonadotrope par des anticorps spécifiques. Cette immunisation consiste en la suppression de l’hormone mâle de libération de gonadotrophine (GnRH) qui inhibe la synthèse de LH, ce qui à son tour inhibe la sécrétion de testostérone ainsi que la fonction et le développement testiculaires.

La méthode a été validée par l’UE comme n’étant sans danger sur la santé publique. La sécurité de l’éleveur est garantie par l’utilisation d’un pistolet d’injection sécurisé.

La SNGTV préconise l’arrêt de la castration chirurgicale et encourage de ce fait l’élevage de mâles entiers, avec ou sans immunocastration.

Pour aller plus loin

Effet de la castration sur le bien-être des porcelets (2013) – E. Mainau, D. Temple, X. Manteca

Communiqué SNGTV/AVPO sur la castration des porcelets

McGill Blogs : Immunocastration des porcs d’engraissement : ça passe ou ça casse ?

Lien vers l’arrêté qui prévoit l’interdiction de la castration à vif des porcelets

Lien vers l’instruction technique visant à encadrer la dérogation de la castration chirurgicale des porcelets sous anesthésie et analgésie par les détenteurs et leurs salariés

Lien vers les protocoles de castration choisis

à retenir

CHIFFRE CLÉ

2022

Date à partir de laquelle les éleveurs n’ont plus la possibilité de pratiquer la castration eux-mêmes

Aucune des méthodes de gestion de la douleur ne nous semble satisfaisante aujourd’hui, tant pour des raisons techniques, de stress ou de douleur pour l’animal, que de difficultés de mise en œuvre par les éleveurs

SNGTV/AVPO

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