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La proportion de personnes adoptant des régimes sans viande est de plus en plus importante, VRAI ou FAUX ?
Faux, cette proportion évolue peu et reste peu importante dans la population française, ainsi que dans les autres pays. On observe toutefois une diminution constante de la consommation moyenne de viande en France.


Quels sont les différents régimes alimentaires ?
Avant de donner les différentes proportions, il convient de bien définir de ce dont on parle.
On distingue différents types de régimes alimentaires :
- Le régime omnivore qui définit des personnes qui mangent indifféremment des produits d’origine animale et des produits d’origine végétale.
- Le régime végétarien qui définit des personnes qui ne mangent pas de chair d’origine animale (viande, poisson) mais qui mangent du lait ou des œufs.
- Le régime pescétarien qui définit des personnes qui ne mangent pas de viande mais qui mangent du poisson ou des fruits de mer.
- Le régime végétalien qui définit des personnes qui ne mangent que des produits d’origine végétale. Ils ne mangent donc pas de viande, de poisson ou de fruits de mer mais également pas de produits laitiers, pas d’œufs, pas de miel.
- Le régime flexitarien qui définit des personnes ayant un régime omnivore mais qui tendent à limiter leur consommation de produits d’origine animale.
💡A savoir
Il n’existe pas de définition officielle du flexitarisme et le fait de se déclarer flexitarien est subjectif. Les personnes se déclarant flexitariennes peuvent avoir des régimes alimentaires différents, en mangeant régulièrement ou très occasionnellement de la viande.

Le choix du régime alimentaire est bien évidemment individuel et chacun est libre de choisir le régime qui lui convient en fonction de ses capacités financières, de ses convictions, de ses envies, etc. Pour autant, une meilleure prise en compte du bien-être des animaux d’élevage et la nécessité de lutter contre la crise climatique, impliquent une réduction des produits d’origine animal, tout en privilégiant des produits plus respectueux et produits localement. En effet, le dernier rapport du GIEC[1] rappelle qu’une alimentation faible en protéines animales est associée à moins de gaz à effet de serre.
Pour résumer :

Quelle est la proportion des différents types de régimes alimentaires dans la population française ?
Les données présentées ci-dessous proviennent de l’enquête IFOP réalisée pour FranceAgriMer du 30 septembre au 08 novembre 2020 auprès de 15000 personnes âgées de 15 à 70 ans et représentatives de la population française[2]. D’après cette étude :
- La proportion d’omnivores est la plus importante avec 74% des personnes interrogées, ce qui représente environ 33 millions de personnes si on ramène cette proportion à l’ensemble de la population française âgée de 15 à 70 ans (44.5 millions selon INSEE 2020).
- La proportion de flexitariens déclarés est de 24% des personnes interrogées, soit un peu plus de 10 millions de personnes.
- La proportion des personnes déclarant un régime alimentaire sans viande est relativement faible (2.2%), et la proportion de personnes ayant un régime végétalien l’est encore plus (0.3%). Ce qui correspond respectivement à un peu moins de 1 million de personnes et un peu plus de 100 000 personnes.

Une autre étude, réalisée par Statista en 2022, donne des proportions légèrement plus élevées avec 3% de végétariens et 3% de végans.
Il est intéressant de noter que la notion de flexitarisme est relative et permet vraisemblablement plus de mesurer une volonté de diminuer qu’une quantité réellement consommée.
En effet, d’après une enquête Ipsos réalisée pour Interbev en avril 2021[3] auprès de 1008 personnes de 18 ans et plus, 59% des personnes qui déclaraient connaitre la définition du flexitarisme définissaient un flexitarien comme « une personne qui mange de tout, y compris de la viande et du poisson en quantité raisonnable et en se souciant de leur mode de production » alors que 41% le définissaient comme « une personne qui suit un régime végétarien, mais s’autorise à manger de la viande et du poisson à certaines occasions (restaurants, repas de fête…) ».
Ainsi, 29% des flexitariens déclarent manger de la viande tous les jours alors que 11% des omnivores déclarent limiter leur consommation de viande et en consommer moins d’une fois par jour, donc moins que certains flexitariens[4].
💡Pour résumer
La proportion de Français déclarant un régime alimentaire sans viande reste minoritaire dans la population. Il est compris entre 2 et 6% selon les différentes études.
Et dans les autres pays ?
Les différentes études montrent que dans d’autres pays européens (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni), la proportion de personnes déclarant un régime sans viande est également relativement faible.
Ainsi, une enquête du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) réalisée en 2018 pour FranceAgriMer et l’OCHA (Observatoire CNIEL des Habitudes Alimentaires)[5] indique que la proportion de personnes se déclarant végétariennes ou végétaliennes est de 5.6% pour l’Allemagne, 2.8% pour l’Espagne et 8% pour le Royaume-Uni.

Cette étude montre également une différence entre le pourcentage de personnes se déclarant végétariennes ou végétaliennes et la proportion de personnes déclarant ne jamais consommer de produits carnés, qui est plus faible. Cette différence de pourcentage entre la déclaration du régime alimentaire et l’acte de ne jamais manger de viande indique que les définitions ne sont peut-être pas toujours claires pour tous, ou alors que certaines personnes se déclarent « globalement » végétariennes ou végétaliennes, mais s’autorisent parfois quelques écarts à leur régime alimentaire.
A l’échelle mondiale, les proportions de végétaliens et de végétariens restent à peu près identiques entre les différents pays (entre 3 et 10%), sauf en Inde où 14% des personnes se déclarent végétaliens et 26% végétariens[6].

Quelle est l’évolution des régimes alimentaires et de la consommation de produits carnés ?
En 2016, 10% des Français déclaraient envisager de devenir végétariens, chiffre encore plus important en 2021 avec 32% qui se déclaraient (certainement ou probablement) prêt à arrêter de consommer de la viande[7]. Cependant, selon des sondages OpinionWay / Terra eco[8], le nombre de végétariens reste constant en France depuis 2012.
Pour autant, même si le nombre de végétariens n’augmente pas, on constate en France une diminution constante de la consommation globale de viande entre 1992 et 2018[9]. Ainsi, chaque Français mangeait en moyenne 105 Kgec[10]de viande par an en 1992 contre en moyenne 88 Kgec de viande par an en 2018, soit une diminution de 15% en un peu plus de 25 ans. Il faut toutefois noter que la consommation de viande de volaille est, aujourd’hui encore, en constante augmentation.

Une autre étude du CREDOC[11] confirme cette évolution avec une diminution de la quantité moyenne de produits carnés consommés par jour de 153 g à 135 g entre 2007 et 2016, et également une baisse du nombre de fois où de la viande est consommée avec une fréquence de 11.8 repas avec viande par semaine en 2007 et 10.1 en 2016. Cette évolution est plus marquée chez les ouvriers et chez les cadres que dans le reste de la population, mais vraisemblablement pour des raisons différentes.

Enfin, cette étude montre que les 18-24 ans sont les plus grands consommateurs de produits carnés avec 148 g en moyenne par jour[12], alors que dans le même temps, c’est dans cette tranche d’âge que l’on trouve la proportion de végétariens et de végétaliens la plus importante, avec 4 et 6% de déclarés en France[13].
Quelles sont les raisons d’un changement de régime alimentaire ?
Plusieurs raisons peuvent expliquer un changement de régime alimentaire vers une moindre consommation de viande : économiques, éthiques, de santé, ou encore de goût.
Les végétariens et les végans ont adopté un régime sans viande principalement pour des raisons éthiques, et notamment relatives au bien-être des animaux.
Les flexitariens, quant à eux, ont diminué leur consommation de viande d’abord pour des raisons de santé, puis pour des raisons éthiques (bien-être animal et préservation de l’environnement). Le coût n’est pas une raison prioritaire de diminution de la consommation de viande pour ces deux populations, mais elle peut l’être pour certains omnivores[14].

Quelles perspectives pour les prochaines années ?
Difficile de répondre à la question des évolutions pour les années futures, mais il est probable que la consommation de viande continue de baisser, et ce quelles que soient les raisons invoquées (santé, finances, environnement, bien-être animal, etc.).
Le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a fait réaliser en 2017 une étude prospective sur les comportements alimentaires à horizon 2025[15] et a produit 16 fiches « tendances et impacts ». La fiche consacrée à la consommation de protéines animales[16] anticipe que la consommation de protéines animales va continuer de diminuer en France, avec une augmentation du flexitarisme et une augmentation de la consommation de protéines végétales (légumineuses, céréales). Elle indique qu’a priori, la consommation d’insectes devrait rester anecdotique en France pour l’alimentation humaine[17]. Enfin, si la consommation de viande de synthèse est relativement médiatisée, elle n’est pour le moment pas autorisée en France et la production n’est pas encore industrialisée.
La tendance au flexitarisme se confirme dans des sondages plus récents. Selon une étude IFOP et Just Eat[18]réalisée en 2021, 65% des sondés songeaient à adopter un régime flexitarien. Cette tendance pourrait expliquer le développement récent d’une offre de produits végétariens ou végans, ce qui peut donner l’impression d’un nombre important de végétariens et végans stricts alors qu’ils sont au final peu nombreux au sein de la population. En effet, l’institut d’études économiques Xerfi estimait ainsi que le flexitarisme serait l’un des principaux moteurs du marché végétarien et végan avec un potentiel économique à 600 millions d’euros en 2025[19].
Pour résumer

[1] https://report.ipcc.ch/ar6/wg2/IPCC_AR6_WGII_FullReport.pdf
[2] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020
[3] https://www.interbev-pdl.fr/_medias/PDLO/documents/cpinterbevcampagnecomcollectivesaison2.pdf
[4] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020
[5]https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/62309/document/11_Synth%C3%A8se%20Panorama%20v%C3%A9g%C3%A9tarisme%20en%20Europe.pdf?version=1
[6] https://fr.statista.com/infographie/28645/pourcentage-de-personnes-qui-suivent-un-regime-vegan-ou-vegetarien-par-pays/
[7] http://harris-interactive.fr/wp-content/uploads/sites/6/2021/09/Rapport_Harris_-_Animaux_et_societe_Cetelem.pdf
[8] https://www.terraeco.net/Sondage-qui-sont-les-vegetariens,64594.html
[9] https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2004/Primeur%202020-4%20ConsoViande.pdf
[10] Kilogramme équivalent carcasse
[11] https://www.credoc.fr/publications/les-nouvelles-generations-transforment-la-consommation-de-viande
[12] https://www.credoc.fr/publications/les-nouvelles-generations-transforment-la-consommation-de-viande
[13] https://www.statista.com/forecasts/768475/vegetarianism-and-veganism-among-young-adults-in-selected-european-countries
[14] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020
[15] https://agriculture.gouv.fr/comportements-alimentaires-la-france-en-2025
[16] https://agriculture.gouv.fr/telecharger/84019
[17] Les insectes sont considérés comme des aliments depuis janvier 2018 dans la réglementation européenne. La France n’a toutefois pas encore autorisé la mise sur le marché des insectes comme aliments destinés à l’alimentation humaine.
[18] https://d200r6uh7skyrf.cloudfront.net/articles/57026/cp-datalicious-just-eat-2021-ok.pdf
[19] https://www.xerfi.com/blog/L-alimentation-vegetarienne-et-vegane-un-marche-en-voie-de-democratisation-_910
L’hypertype est-il contraire au bien-être animal ?

Qu’est-ce qu’un hypertype ?
Selon Guintard et Class (2017) le chien dit typé ou bien typé est un animal représentatif de la race, qui en possède tous les caractères distinctifs. Les animaux hypertypés sont à l’inverse des individus extrêmes au sein d’une race, qui s’éloignent du standard jusqu’à parfois en sortir. Un animal manquant de type sort du standard par le bas, alors qu’un animal hypertypé sort du standard par le haut. Cela ne concerne pas seulement le chien ou le chat mais tous nos animaux domestiques : du cheval à la vache.

Pour mieux appréhender le vocabulaire utilisé quand on parle de race, et plus particulièrement de race de chiens, nous vous proposons ce glossaire qui vous permettra de mieux comprendre la suite du propos :

D’où viennent les hypertypes ?

Chez les chiens et les chats de race, des standards définissent les caractéristiques désirées chez les individus de la race. L’interprétation inadéquate de ces standards (par les juges, les éleveurs, les particuliers, etc.) peut conduire à sélectionner des animaux présentant des exagérations par rapport au type recherché. Tout est une question d’équilibre : la recherche d’animaux bien typés doit conduire à ne sélectionner ni les animaux manquant de type, ni les animaux hypertypés. La quête du beau peut parfois conduire à une dérive qui incite à sélectionner les animaux extrêmes en type, c’est à dire hypertypés. Selon Guintard et Class (2017), si on sélectionne beaucoup d’animaux ayant des caractéristiques extrêmes, on aboutit à l’apparition d’hypertypes. Au début, et avec l’habituation il est difficile de remarquer le phénomène, mais au bout de plusieurs générations, on peut voir un changement morphologique de la population.
Pourquoi voit-on de plus en plus d’hypertypes ?
Ce phénomène de mode est en expansion. D’après l’AFVAC (2019), l’hypertype est alimenté :
- par la demande croissante des propriétaires d’animaux qui recherchent des compagnons originaux ou présentant des caractéristiques attendrissantes ou hors-normes (très petits, très grands…) ;
- par la sélection effectuée par certains éleveurs qui ne considèrent pas l’hypertype comme une erreur de sélection car les animaux hypertypés se vendent facilement ;
- par la demande du grand public, et des juges en expositions qui récompensent certains animaux extrêmes en type, et également par l’utilisation dans des publicités d’animaux hypertypés ;
- ou encore par l’engouement que suscitent ces animaux dans les médias.
L’hypertype est-il toujours contraire au bien-être animal ?
Selon Guintard et Class (2017), non, l’hypertype n’est pas systématiquement synonyme de douleur ou de maladie. Mais parfois, les critères de sélections poussés à l’extrême sont dangereux et peuvent dans certains cas conduire à de la souffrance pour l’animal.
Quelles sont les conséquences de l’hypertype pour l’animal ?
Les conséquences de l’hypertype sont variées et dépendent du ou des caractères qui sont exagérés chez l’animal.

Les animaux hypertypés peuvent souffrir de problèmes respiratoires, de problèmes dentaires, de problèmes lors des mises-bas chez les chiennes, lorsque le nez est trop raccourci et/ou la tête trop globuleuse. Selon Pacheteau (2020), sont très concernées par ce phénomène les races brachycéphales qui correspondent à des animaux aux cranes plus large que long. On peut citer comme exemples de races le persan pour le chat, ou chez les chiens le bouledogue français ou anglais.
Les animaux hypertypés peuvent souffrir d’une compression ou de malformations de la moelle épinière lorsque leur boite crânienne est réduite. C’est le cas des races pour lesquelles on a privilégié des caractères néoténiques, c’est-à-dire qui rappellent un aspect juvénile (tête ronde, grands yeux), comme le cavalier King Charles.
Certains animaux hypertypés sont prédisposés aux ulcères de la cornée et aux luxations oculaires à cause de leurs yeux proéminents, comme chez les carlins et pékinois hypertypés.
Les animaux hypertypés avec une queue raccourcie et en tire-bouchon sont souvent associés à des anomalies vertébrales. On retrouve ces caractéristiques chez le carlin hypertypé.
Des difficultés de locomotion sont observées quand les membres postérieurs de l’animal sont trop droits. On peut citer le chow-chow hypertypé.
Des maux de dos apparaissent lorsque le dos est trop long et que les pattes sont trop courtes, ce qui arrive le plus souvent chez les teckels et bassets présentant un hypertype.
Chez certains extrêmes, une sensibilité plus forte à développer une dysplasie de la hanche et des problèmes locomoteurs sont engendrés par une ligne du dos trop affaissée. Problème que l’on retrouve chez le berger allemand hypertypé.
Des dermatites, inflammation de la peau, peuvent avoir pour origine les plis excessifs de la peau. Généralement observé chez le shar-pei hypertypé.
L’hypertype peut également générer des troubles de l’expression des comportements. On retrouve par exemple une incapacité à adopter la posture « en arc » pour l’appel au jeu chez les hypertypes teckels et bassets. Parfois, les animaux hypertypés perdent la fonction pour laquelle ils avaient été sélectionnés en premier lieu. Des poils trop longs par exemple empêchent l’animal d’exprimer pleinement son aptitude à la chasse. C’est le cas du setter anglais hypertypé.
Voici une fiche récapitulative sur l’hypertype et les moyens de le repérer :

L’hypertype a-t-il des répercussions sur le propriétaire ?
Selon la dépêche vétérinaire (2019), les conséquences se répercutent également sur le propriétaire qui peut se voir contraint d’apporter des soins à vie et qui peut avoir recours à des chirurgies coûteuses pour son animal. C’est le cas de la réduction du voile du palais qui est trop long et gène la respiration chez certains chiens brachycéphales hypertypés ou encore de la sténose des narines (rétrécissement des narines), où l’animal a de trop petites narines pour respirer convenablement. Il s’agit également d’un problème sociétal car des animaux hypertypés ont plus de risques d’être abandonnés. Ainsi, on observe que le nombre d’animaux hypertypés abandonnés est anormalement élevé.
Comment lutter contre ce phénomène ?
Selon l’AFVAC (2019), il faut sélectionner des sujets dans le type du standard de race et considérer l’hypertype comme une erreur de sélection, mais aussi encourager la suppression de la publicité mettant en scène des individus hypertypés afin de réduire l’engouement pour ces animaux, et veiller à ce que les ventes soient conformes à la législation. L’ensemble de la profession vétérinaire se mobilise également pour sensibiliser les propriétaires d’animaux de compagnie contre les hypertypes. Tous les acteurs depuis le propriétaire jusqu’à l’éleveur, en passant par les vétérinaires, les associations professionnelles, les fédérations des livres des origines, les juges, les médias doivent agir de concert pour lutter contre l’hypertype.
Texte par Claire Missana, étudiante à VetAgro Sup
Illustrations par la Chaire BEA
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à écouter notre interview de Marie Abibtol, vétérinaire, enseignante-chercheuse en génétique, consultante en médecine préventive à l’école vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup) et membre de la commission scientifique de la Société Centrale Canine et du Livre Officiel des Origines Féline. :
Pour télécharger les deux fiches au format pdf
Sources :
- GUINTARD C., CLASS A., 2017. Hypertypes et standards de races chez le chien : une histoire d’équilibre. Bulletin de l’Académie Vétérinaire de France 170(5)
- Dépêche vétérinaire numéro 1507 (2019) : https://www.depecheveterinaire.com/hypertypes-stopper-la-selection-d-animaux-en-souffrance_67974F7FB572B3.html
- Hypertypes : l’AFVAC s’engage contre les hypertypes (2019) https://afvac.com/l-association/dossiers/l-afvac-s-engage-contre-les-hypertypes
- Site internet de la FECAVA : Federation of European Companion Animal Veterinary Associations séction Healthy Breeding : https://www.fecava.org/policies-actions/healthy-breeding-3/
- Thèse morgane MICHEL (Lyon) « Hypertypes chez les chiens et chats de race »
- Article écrit par Maud LAFON dans supplément ASV du pointvétérinaire de juin 2018 « Hypertypes canins : un sujet d’importance vétérinaire »
- Article « Hypertypes : stopper la sélection d’animaux en souffrance » de décembre 2019 du pointvétérinaire
- Article « « Hypertypes : un fléau pour la santé des chiens et chats » par Claude Pacheteau
- Site internet de la centrale canine https://www.centrale-canine.fr/articles/le-lof
- Site internet de la fédération cynologique internationale : http://www.fci.be/fr/Presentation-de-notre-organisation-4.html
- Article de Claude PACHETEAU (2020) https://www.santevet.com/articles/hypertypes-un-fleau-pour-la-sante-des-chiens-et-chats
Le bien-être animal en images : quels enjeux ?
En 2022, la Chaire Bien-être animal a organisé en partenariat avec Agreenium, le LIT Ouesterel, le CNR BEA, l’INRAE et le RMT One Welfare une journée « Carrefours de l’Innovation Agronomique ». L’objectif de cette journée était de faire le point sur les pratiques améliorant le bien-être des animaux et les relations entre les acteurs des filières et les consommateurs pour faciliter les démarches de progrès.
Une journée riche en échanges grâce aux différents acteurs présents ; échanges que la facilitatrice graphique Marjolaine Gaudard a retracés afin de nous en proposer une synthèse graphique que nous avons le plaisir de partager aujourd’hui. Un bon moyen en ce début d’année de faire le point sur les enjeux qui entourent la question du bien-être animal !
Avant toute chose, rappelons ce qu’est le bien-être animal et comment on le définit, que ce soit à travers la définition 2018 de l’ANSES ou via les 5 libertés (absence de faim et de soif, absence d’incofort, absence de douleur et de maladies, absence de peur et d’anxiété, liberté d’exprimer les comportements propres à l’espèce). C’est l’article L214 du Code rural qui a reconnu pour la première fois en 1976 que les animaux sont des êtres sensibles.
Si le bien-être est propre à chaque animal, les échanges ont également rappelé que bien-être animal et bien-être humain sont fortement imbriqués et doivent être abordés conjointement.

Améliorer le bien-être des animaux implique des actions de l’humain, que ce soit pour mettre en place de nouvelles installations, agrandir les bâtiments, mettre en œuvre des processus de certification, réduire la taille des troupeaux lorsque nécessaire… ce qui nécessite des investissements, en temps ou en argent.
Or, cette charge pèse actuellement beaucoup sur les éleveurs et les échanges ont montré qu’il serait nécessaire de mieux répartir les coûts que ce soit au niveau des consommateurs, de la grande distribution ou encore via les politiques tant nationales qu’européennes. Et pour cela, passer d’une logique d’obligation à une philosophie de l’engagement de toutes les parties prenantes semble une piste à envisager.

La certification en matière de bien-être des animaux apparaît alors comme un enjeu fondamental pour informer les consommateurs. Elle n’est toutefois pas une fin en soi et il est nécessaire qu’elle reflète bien une réelle prise en compte des besoins des animaux. Mais la sphère publique manque de moyens pour mettre en place une telle certification et pour vérifier le respect de l’application des lois. Ainsi, aujourd’hui, la certification est surtout mise en place par des acteurs privés qui définissent les outils, les cahiers des charges et effectuent les audits. Autant d’initiatives que d’acteurs voient le jour, sans que les critères utilisés soient toujours objectifs ou vérifiés sur le plan scientifique. Par conséquent, il manquerait une norme pour établir une certification fiable. Cela a tendance à engendrer des dérives que l’on peut observer, comme le « welfare washing » qui consiste pour certains acteurs à afficher des pratiques vertueuses en matière de bien-être des animaux alors que dans la réalité, il n’en est rien, ce qui augmente le flou pour les consommateurs.

Tout cela incite à promouvoir la coopération entre les différents acteurs pour une réelle amélioration du bien-être des animaux : acteurs scientifiques, éleveurs, ONG, consommateurs, distributeurs, abattoirs, etc. Tous ont un rôle à jouer, qu’il soit éthique, politique, scientifique, économique, juridique, … pour une approche qui se doit d’être collective, de concertation et surtout, de co-construction entre les acteurs.

Pour aller plus loin, nous vous invitons à visionner un aperçu de cette journée « Carrefours de l’Innovation Agronomique » ou le replay. Merci encore à Marjolaine Gaudard pour sa belle réalisation !