|   La chaire bien-être animal
  1. Home
  2. Actualités
  3. La proportion de personnes adoptant des régimes sans viande est de plus en…

Sommaire

La proportion de personnes adoptant des régimes sans viande est de plus en plus importante, VRAI ou FAUX ?

FAUX

Cette proportion évolue peu et reste peu importante dans la population française, ainsi que dans les autres pays. On observe toutefois une diminution constante de la consommation moyenne de viande en France.

à retenir

Quels sont les différents régimes alimentaires ?

Avant de donner les différentes proportions, il convient de bien définir de ce dont on parle.

On distingue différents types de régimes alimentaires :

  • Le régime omnivore qui définit des personnes qui mangent indifféremment des produits d’origine animale et des produits d’origine végétale. 
  • Le régime végétarien qui définit des personnes qui ne mangent pas de chair d’origine animale (viande, poisson) mais qui mangent du lait ou des œufs.
  • Le régime pescétarien qui définit des personnes qui ne mangent pas de viande mais qui mangent du poisson ou des fruits de mer.
  • Le régime végétalien qui définit des personnes qui ne mangent que des produits d’origine végétale. Ils ne mangent donc pas de viande, de poisson ou de fruits de mer mais également pas de produits laitiers, pas d’œufs, pas de miel.
  • Le régime flexitarien qui définit des personnes ayant un régime omnivore mais qui tendent à limiter leur consommation de produits d’origine animale. 

📌 A savoir

Il n’existe pas de définition officielle du flexitarisme et le fait de se déclarer flexitarien est subjectif. Les personnes se déclarant flexitariennes peuvent avoir des régimes alimentaires différents, en mangeant régulièrement ou très occasionnellement de la viande.

Le saviez-vous ?

Le véganisme est plus large que le simple régime alimentaire. Il désigne des personnes qui n'utilisent aucun produit d'origine animale, que ce soit dans leur alimentation, pour se vêtir, ou les produits testés sur les animaux (cosmétiques, produits ménagers...).

Le choix du régime alimentaire est bien évidemment individuel et chacun est libre de choisir le régime qui lui convient en fonction de ses capacités financières, de ses convictions, de ses envies, etc. Pour autant, une meilleure prise en compte du bien-être des animaux d’élevage et la nécessité de lutter contre la crise climatique, impliquent une réduction des produits d’origine animal, tout en privilégiant des produits plus respectueux et produits localement. En effet, le dernier rapport du GIEC[1] rappelle qu’une alimentation faible en protéines animales est associée à moins de gaz à effet de serre.

Pour résumer :

Quelle est la proportion des différents types de régimes alimentaires dans la population française ?

Les données présentées ci-dessous proviennent de l’enquête IFOP réalisée pour FranceAgriMer du 30 septembre au 08 novembre 2020 auprès de 15000 personnes âgées de 15 à 70 ans et représentatives de la population française[2]. D’après cette étude :

  • La proportion d’omnivores est la plus importante avec 74% des personnes interrogées, ce qui représente environ 33 millions de personnes si on ramène cette proportion à l’ensemble de la population française âgée de 15 à 70 ans (44.5 millions selon INSEE 2020).
  • La proportion de flexitariens déclarés est de 24% des personnes interrogées, soit un peu plus de 10 millions de personnes. 
  • La proportion des personnes déclarant un régime alimentaire sans viande est relativement faible (2.2%), et la proportion de personnes ayant un régime végétalien l’est encore plus (0.3%). Ce qui correspond respectivement à un peu moins de 1 million de personnes et un peu plus de 100 000 personnes.

Une autre étude, réalisée par Statista en 2022, donne des proportions légèrement plus élevées avec 3% de végétariens et 3% de végans.

Il est intéressant de noter que la notion de flexitarisme est relative et permet vraisemblablement plus de mesurer une volonté de diminuer qu’une quantité réellement consommée. 

En effet, d’après une enquête Ipsos réalisée pour Interbev en avril 2021[3] auprès de 1008 personnes de 18 ans et plus, 59% des personnes qui déclaraient connaitre la définition du flexitarisme définissaient un flexitarien comme « une personne qui mange de tout, y compris de la viande et du poisson en quantité raisonnable et en se souciant de leur mode de production » alors que 41% le définissaient comme « une personne qui suit un régime végétarien, mais s’autorise à manger de la viande et du poisson à certaines occasions (restaurants, repas de fête…) ». 

Ainsi, 29% des flexitariens déclarent manger de la viande tous les jours alors que 11% des omnivores déclarent limiter leur consommation de viande et en consommer moins d’une fois par jour, donc moins que certains flexitariens[4].

En résumé !

La proportion de Français déclarant un régime alimentaire sans viande reste minoritaire dans la population. Il est compris entre 2 et 6% selon les différentes études.

Et dans les autres pays ?

Les différentes études montrent que dans d’autres pays européens (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni), la proportion de personnes déclarant un régime sans viande est également relativement faible

Ainsi, une enquête du CREDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie) réalisée en 2018 pour FranceAgriMer et l’OCHA (Observatoire CNIEL des Habitudes Alimentaires)[5] indique que la proportion de personnes se déclarant végétariennes ou végétaliennes est de 5.6% pour l’Allemagne, 2.8% pour l’Espagne et 8% pour le Royaume-Uni. 

Cette étude montre également une différence entre le pourcentage de personnes se déclarant végétariennes ou végétaliennes et la proportion de personnes déclarant ne jamais consommer de produits carnés, qui est plus faible. Cette différence de pourcentage entre la déclaration du régime alimentaire et l’acte de ne jamais manger de viande indique que les définitions ne sont peut-être pas toujours claires pour tous, ou alors que certaines personnes se déclarent « globalement » végétariennes ou végétaliennes, mais s’autorisent parfois quelques écarts à leur régime alimentaire. 

A l’échelle mondiale, les proportions de végétaliens et de végétariens restent à peu près identiques entre les différents pays (entre 3 et 10%), sauf en Inde où 14% des personnes se déclarent végétaliens et 26% végétariens[6].

Quelle est l’évolution des régimes alimentaires et de la consommation de produits carnés ?

En 2016, 10% des Français déclaraient envisager de devenir végétariens, chiffre encore plus important en 2021 avec 32% qui se déclaraient (certainement ou probablement) prêt à arrêter de consommer de la viande[7]. Cependant, selon des sondages OpinionWay / Terra eco[8], le nombre de végétariens reste constant en France depuis 2012. 

Pour autant, même si le nombre de végétariens n’augmente pas, on constate en France une diminution constante de la consommation globale de viande entre 1992 et 2018[9]. Ainsi, chaque Français mangeait en moyenne 105 Kgec[10]de viande par an en 1992 contre en moyenne 88 Kgec de viande par an en 2018, soit une diminution de 15% en un peu plus de 25 ans. Il faut toutefois noter que la consommation de viande de volaille est, aujourd’hui encore, en constante augmentation

Une autre étude du CREDOC[11] confirme cette évolution avec une diminution de la quantité moyenne de produits carnés consommés par jour de 153 g à 135 g entre 2007 et 2016, et également une baisse du nombre de fois où de la viande est consommée avec une fréquence de 11.8 repas avec viande par semaine en 2007 et 10.1 en 2016. Cette évolution est plus marquée chez les ouvriers et chez les cadres que dans le reste de la population, mais vraisemblablement pour des raisons différentes.

Enfin, cette étude montre que les 18-24 ans sont les plus grands consommateurs de produits carnés avec 148 g en moyenne par jour[12], alors que dans le même temps, c’est dans cette tranche d’âge que l’on trouve la proportion de végétariens et de végétaliens la plus importante, avec 4 et 6% de déclarés en France[13].

Quelles sont les raisons d’un changement de régime alimentaire ?

Plusieurs raisons peuvent expliquer un changement de régime alimentaire vers une moindre consommation de viande : économiques, éthiques, de santé, ou encore de goût

Les végétariens et les végans ont adopté un régime sans viande principalement pour des raisons éthiques, et notamment relatives au bien-être des animaux. 

Les flexitariens, quant à eux, ont diminué leur consommation de viande d’abord pour des raisons de santé, puis pour des raisons éthiques (bien-être animal et préservation de l’environnement). Le coût n’est pas une raison prioritaire de diminution de la consommation de viande pour ces deux populations, mais elle peut l’être pour certains omnivores[14].  

Quelles perspectives pour les prochaines années ?

Difficile de répondre à la question des évolutions pour les années futures, mais il est probable que la consommation de viande continue de baisser, et ce quelles que soient les raisons invoquées (santé, finances, environnement, bien-être animal, etc.).

Le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a fait réaliser en 2017 une étude prospective sur les comportements alimentaires à horizon 2025[15] et a produit 16 fiches « tendances et impacts ». La fiche consacrée à la consommation de protéines animales[16] anticipe que la consommation de protéines animales va continuer de diminuer en France, avec une augmentation du flexitarisme et une augmentation de la consommation de protéines végétales (légumineuses, céréales). Elle indique qu’a priori, la consommation d’insectes devrait rester anecdotique en France pour l’alimentation humaine[17]. Enfin, si la consommation de viande de synthèse est relativement médiatisée, elle n’est pour le moment pas autorisée en France et la production n’est pas encore industrialisée. 

La tendance au flexitarisme se confirme dans des sondages plus récents. Selon une étude IFOP et Just Eat[18]réalisée en 2021, 65% des sondés songeaient à adopter un régime flexitarien. Cette tendance pourrait expliquer le développement récent d’une offre de produits végétariens ou végans, ce qui peut donner l’impression d’un nombre important de végétariens et végans stricts alors qu’ils sont au final peu nombreux au sein de la population. En effet, l’institut d’études économiques Xerfi estimait ainsi que le flexitarisme serait l’un des principaux moteurs du marché végétarien et végan avec un potentiel économique à 600 millions d’euros en 2025[19].

Pour résumer

[1] https://report.ipcc.ch/ar6/wg2/IPCC_AR6_WGII_FullReport.pdf

[2] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020

[3] https://www.interbev-pdl.fr/_medias/PDLO/documents/cpinterbevcampagnecomcollectivesaison2.pdf

[4] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020

[5]https://www.franceagrimer.fr/fam/content/download/62309/document/11_Synth%C3%A8se%20Panorama%20v%C3%A9g%C3%A9tarisme%20en%20Europe.pdf?version=1

[6] https://fr.statista.com/infographie/28645/pourcentage-de-personnes-qui-suivent-un-regime-vegan-ou-vegetarien-par-pays/

[7] http://harris-interactive.fr/wp-content/uploads/sites/6/2021/09/Rapport_Harris_-_Animaux_et_societe_Cetelem.pdf

[8]  https://www.terraeco.net/Sondage-qui-sont-les-vegetariens,64594.html

[9] https://www.agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Pri2004/Primeur%202020-4%20ConsoViande.pdf

[10] Kilogramme équivalent carcasse

[11] https://www.credoc.fr/publications/les-nouvelles-generations-transforment-la-consommation-de-viande

[12] https://www.credoc.fr/publications/les-nouvelles-generations-transforment-la-consommation-de-viande

[13] https://www.statista.com/forecasts/768475/vegetarianism-and-veganism-among-young-adults-in-selected-european-countries

[14] https://www.franceagrimer.fr/Actualite/Etablissement/2021/VEGETARIENS-ET-FLEXITARIENS-EN-FRANCE-EN-2020

[15] https://agriculture.gouv.fr/comportements-alimentaires-la-france-en-2025

[16] https://agriculture.gouv.fr/telecharger/84019

[17] Les insectes sont considérés comme des aliments depuis janvier 2018 dans la réglementation européenne.  La France n’a toutefois pas encore autorisé la mise sur le marché des insectes comme aliments destinés à l’alimentation humaine.

[18] https://d200r6uh7skyrf.cloudfront.net/articles/57026/cp-datalicious-just-eat-2021-ok.pdf

[19] https://www.xerfi.com/blog/L-alimentation-vegetarienne-et-vegane-un-marche-en-voie-de-democratisation-_910

à retenir

CHIFFRE CLÉ

29%

des flexitariens déclarent manger de la viande tous les jours alors que 11% des omnivores déclarent limiter leur consommation de viande et en consommer moins d’une fois par jour