
L’étiquette Bien-Être Animal, créée par l’association Étiquette Bien-Être Animal permet de renseigner les consommateurs sur le niveau de bien-être de l’animal associé à un produit acheté.
Cette étiquette est déjà présente sur de nombreux produits de marques nationales, comme les Fermiers de Loué ou les Fermes de Janzé. Depuis cet été, elle peut aussi se retrouver sur des produits à base de viande de porc !
Dans cet article, nous présentons la démarche derrière l’étiquette Bien-être animal, en revenant sur sa conception et sur quelques critères pris en compte à chaque étape de la vie de l’animal pour évaluer son niveau de bien-être.
à retenir
- La coupe des oreilles du chien est interdite en France, tandis que celle de la queue reste autorisée mais encadrée.
- Ces interventions ne sont pas sans danger pour la santé de l’animal et peuvent avoir des conséquences tout au long de sa vie.
- Les oreilles et la queue du chien jouent un rôle essentiel dans sa communication avec ses congénères. Les couper revient à le priver d’un moyen d’expression de ses émotions.
L''étiquette bien-être animal
Présentation de l’Étiquette Bien-Être Animal
L’étiquette Bien-être animal, apparue en 2018, est le fruit de la volonté de quatre acteurs, dont trois associations de protection animale (CIWF, LFDA, OABA) et un distributeur (Casino) de créer une démarche commune d’évaluation du bien-être animal. Depuis, l’étiquette Bien-être animal est gérée par l’association Étiquette Bien-Être Animal, créée spécialement à cet effet et composée d’organisations de protection animale, d’organisations de producteurs, transformateurs et d’entreprises du commerce, et d’organisation de la distribution et de la restauration, avec de nombreux scientifiques associés.
Cette étiquette renseigne les consommateurs sur le niveau de bien-être animal associé à un produit acheté, selon 5 niveaux allant de A à E. Elle permet à ceux qui le souhaitent de s’orienter vers des produits pour lesquels les différentes étapes d’élevage, de la reproduction à l’abattage en passant par le transport et les différents stades de vie de l’animal, ont été les plus respectueuses possibles du bien-être animal (correspondant aux niveaux A, B ou C). À la différence d’un label, l’étiquetage bien-être animal a pour but de donner des informations aux consommateurs sur tous les produits animaux et pas seulement sur ceux qui répondent aux critères les plus exigeants (correspondant aux niveaux D et E).
Pour les éleveurs, cette étiquette valorise des pratiques favorisant le bien-être animal et les encourage à les développer dans leur élevage.
Espèces et produits concernés
Quelles espèces et produits sont concernés ?
Cette étiquette a été créée pour s’appliquer dans un premier temps à la filière poulet de chair puis s’est récemment entendue à la filière poule pondeuse et à la filière porc. Chaque référentiel d’évaluation utilisé pour l’étiquette bien-être animal a été élaboré conjointement par les membres de l’association et est spécifique pour chaque filière (non transposable d’une filière à l’autre).
L’étiquette bien-être animal pour la filière poulet de chair peut se trouver sur les poulets entiers, les cuisses ou les filets. L’étiquette pour la filière poule pondeuse est applicable aux œufs coquilles, ovoproduits et tous produits contenant des œufs. Enfin, l’étiquette pour la filière porc peut se retrouver sur les viandes de porc fraîches ou transformées (échines, côtes, jambon, etc.).
L’association Étiquette bien-être animal travaille actuellement sur un référentiel qui permettra la mise en place d’une étiquette pour la filière bovin lait.
L'échelle de notation
La notation se base sur des critères d’obligations de moyens (densité dans les bâtiments, accès à l’extérieur, …) et de résultats (observations des comportements sur des échantillons d’animaux, …).
Au total, le référentiel d’audit comporte 235 critères d’évaluation pour le poulet de chair, 144 pour la poule pondeuse et 311 pour le porc. L’échelle de notation permet de classer le produit du niveau A au niveau E, le niveau A étant le niveau présentant les meilleures conditions de bien-être animal. Les deux derniers niveaux, D (standard) et E (minimal), permettent aux acteurs de rentrer progressivement dans la démarche. Le niveau E correspond à un niveau par défaut, apposable sur tout produit pour lequel aucune information d’audit n’est disponible.
Les niveaux présentent des exigences croissantes, ainsi si pour un critère donné, l’exigence au niveau A est remplie, les exigences des niveaux B, C et D sont remplies également.
Certains critères d’évaluation reposent sur l’engagement de l’éleveur à répondre aux attendus dans un délai déterminé. L’éleveur de poulet de chair dispose par exemple d’un délai de 6 mois pour arborer un parcours qui ne le serait pas encore. Cette démarche permet aux éleveurs d’adhérer progressivement au référentiel de l’étiquette.
Parmi les critères, on considère trois catégories différentes :
- Les critères rouges sont les critères obligatoires à remplir pour atteindre un niveau.
- Les critères oranges et jaunes ne doivent pas obligatoirement être tous remplis pour atteindre un niveau. Par exemple, pour obtenir la note C, au moins 85 % des critères orange et 70 % des critères jaunes correspondant à ce niveau doivent être remplis.

Les critères se répartissent entre les différentes phases d’élevage :
L’abattage est la phase ayant le plus de critères pour les porcs et les poulets de chair. Quelle que soit la phase d’élevage, les critères évaluent aussi bien le logement que la santé et le comportement des animaux, mais aussi les procédures mis en place par l’éleveur dans différentes situations (d’urgence par exemple).

Poulets de chair
Voici quelques critères que l’on peut retrouver dans le référentiel des différentes filières :
Pour les poulets de chair
Précisions sur quelques critères :
Mise en place de dispositifs permettant aux poulets d’exprimer leurs comportements naturels
Cela recouvre par exemple les objets à piquer, comme les bottes de paille, les blocs de grains compressés, les cordelettes suspendues, le grain distribué au sol ou le grit (mélange de gravier, écailles d’huîtres et coquillages).
Pour en savoir plus sur les différents enrichissements et supports de perchage pour les poulets de chair, consultez notre vidéo réalisée avec l’ITAVI sur ce sujet.
Espace supplémentaire en bâtiment par rapport au minimum réglementaire
La densité maximale réglementaire est de 42 kg/m2, l’étiquette demande aux élevages d’avoir un niveau de densité inférieur, avec différentes exigences selon les niveaux :
- Au niveau A, la densité maximale est de 25 kg/m2
- Au niveau B, la densité maximale est de 27,5 kg/m2
- Au niveau C, la densité maximale est de 30 kg/m2
- Au niveau D, la densité maximale est de 38 kg/m2
Rythme de croissance des poulets
Il existe trois types de souches concernant la rapidité de croissance des poulets :
- Les souches à croissance lente : les poulets sont abattus après 81 jours (Label Rouge ou Agriculture Biologique), soit environ 11 semaines
- Les souches à croissance intermédiaire : les poulets sont abattus après minimum 8 semaines
- Les souches à croissance rapide : les poulets sont abattus après 5 à 8 semaines
Pour déterminer quelle souche relève de quelle catégorie, il faut prendre en compte le Gain Moyen Quotidien (GMQ) de la souche. Les souches à croissance lente ont le plus souvent un GMQ ≤ 30g/j, les souches à croissance intermédiaire un GMQ ≤ 50g/j et les souches à croissance rapide un GMQ > 50g/j.
Vidéo de contrôle sur certaines zones dans les abattoirs où les animaux vivants sont manipulés
Les zones de déchargement des animaux, d’étourdissement et de saignée sont équipées d’un système de vidéosurveillance. L’enregistrement des images issues des caméras de vidéosurveillance doit pouvoir fonctionner au plus tard 6 mois (niveaux A et B) ou 1 an après les premiers audits.
Poules pondeuses
Pour les poules pondeuses
Précisions sur quelques critères :
Présence de litière au sol
La litière peut être végétale ou minérale (paille, copeaux, sable, tourbe ou petit gravier dont grit fin). Pour les niveaux de A à C, la litière doit être installée dès l’arrivée des poules dans le bâtiment. Dans le cas du niveau D, la présence de litière est exigée sans précision sur la quantité ou la répartition.
Devenir des mâles
L’Étiquette Bien-Être Animal soutient et encourage l’élevage des frères des poules pondeuses. Si les mâles sont élevés, ils doivent l’être a minima selon les exigences du niveau C de l’Étiquette Bien-Être Animal Poulet de chair. A défaut, toute méthode permettant d’éviter la naissance des mâles est encouragée, dont l’ovosexage (détermination du sexe de l’embryon de poussin dans l’œuf).
Porcs
Pour les porcs
L’étiquetage des produits à base de porc comprend les niveaux A, B, D et E, le niveau C étant toujours en discussion au sein de l’association.
Précisions sur quelques critères :
Accès à l’extérieur
Les courettes sont de petites cours souvent couvertes pour protéger les porcs des intempéries, avec des demi-murs ouverts sur l’extérieur sur trois côtés et un sol dur sur au moins la moitié de la surface. Les parcours consistent en un accès à l’extérieur clos.
Les bâtiments semi-ouverts sont des bâtiments avec une façade ou partie de façade ouverte, qui peut être recouverte d’un filet brise-vent ou d’un rideau (selon les conditions climatiques) et qui permet un éclairage naturel.
Fourrage disponible aux animaux et nature du sol
Pour en savoir plus sur l’impact des différents types de sols sur le bien-être et le comportement des porcs, consultez notre article à ce sujet.
Caudectomie, castration et meulage des dents
La caudectomie (coupe de la queue) est une opération de prévention contre la caudophagie (morsures de queue infligées par des congénères et entraînant des lésions). Il s’agit une pratique douloureuse qui ne traite pas les causes du problème. Bien que la législation européenne interdise cette intervention en routine, elle reste pratiquée en France, sur la base de dérogations.
Pour en savoir plus sur la castration physique, consultez notre article Fin de la castration à vif des porcelets.
Le meulage consiste à limer les huit dents pointues des porcelets. Ces dents, qu’ils utilisent pour défendre l’accès aux tétines, peuvent provoquer des blessures envers les congénères et sont généralement meulées pour cette raison. Cette pratique est une source potentielle de douleur et de mauvaise nutrition pour les porcelets.
Maternité
Pour les niveaux A et B, les truies peuvent être placées dans des cases maternité liberté (qui ne permettent pas aux truies de se déplacer et de bouger librement sur une période donnée) pendant une durée maximum de trois jours. Le niveau A doit se diriger vers 0 jours de contention. Pour en savoir plus sur le système des cases de mise bas chez les truie, retrouvez notre vidéo sur les cases maternité liberté.
Durée de transport
La durée de transport correspond au temps de transport entre l’élevage et l’abattoir. Pour les niveaux A et B, elle doit être inférieure à 6h pour au moins 80% des porcs et ne peut pas excéder 8h pour l’ensemble des porcs.
Audit pour obtenir l’étiquette
Audit des structures pour obtenir et conserver l’étiquette
Pour délivrer les étiquettes bien-être animal et évaluer les critères dans les élevages, groupements et abattoirs concernés, l’association Étiquette bien-être animal fait appel à des organismes indépendants pour réaliser des audits chaque année.
Les auditeurs sont spécifiquement formés à la protection animale ainsi qu’au référentiel technique Étiquette Bien-être animal et réalisent un audit à chacune des étapes de la vie de l’animal (ex. couvoir, élevage, transport et abattage dans le cas du poulet de chair). Le niveau de bien-être animal est ensuite calculé pour l’ensemble de la vie de l’animal.
Le niveau E ne requiert pas d’audit particulier. Il correspond, pour les membres de l’association Etiquette bien-être animal, à un niveau par défaut, étiquetable dès lors qu’aucune information d’audit n’est accessible.
Où retrouver cette étiquette ?
L’objectif de l’association est d’informer au mieux les consommateurs sur les conditions de vie et d’abattage de l’animal à l’origine du produit qu’ils achètent afin qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, orienter leur choix en toute connaissance de cause.
Les référentiels proposés par filière visent à être applicables par l’ensemble des acteurs de la chaîne de production, de façon à permettre l’affichage d’un niveau de bien-être animal directement sur les étiquettes des produits vendus dans les grandes surfaces Carrefour, Casino, Franprix, Intermarché, Lidl, Monoprix, Magasins U, et Auchan.
La liste complète des produits concernés est disponible ici.
L’objectif sous-jacent de cette démarche est bien évidemment d’améliorer les conditions de vie et d’abattage des animaux.
Le site internet de l’Étiquette Bien-Être Animal : www.etiquettebienetreanimal.fr
Merci à Aurélia Warin, directrice de l’association Etiquette Bien-être animal et Emilie Gregorio, chargée de mission bien-être animal au sein de l’association, pour leur relecture !
à retenir
- L'étiquette bien-être animal renseigne les consommateurs sur le niveau de bien-être animal associé à un produit acheté.
- Un référentiel existe pour les poulets de chair, les poules pondeuses et les porcs.
- Un niveau allant de A à E est attribué à chaque produit participant à la démarche. "A" étant le niveau présentant les meilleures conditions de bien-être animal.
- Toutes les étapes de l’élevage sont prises en compte dans l’attribution du niveau, de la reproduction jusqu’à l’abattage, en passant par les différents stades de vie de l’animal.
CHIFFRE CLÉ
Nombre de critères dans le référentiel d’audit pour le porc.