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Protocole Welfare Quality® pour les bovins

Traduction française du protocole Welfare Quality® pour les bovins, réalisée par Alice de Boyer des Roches, professeure en zootechnie et bien-être animal, pendant sa thèse d’université.


Pour un aperçu vidéo de l’application opérationnelle du protocole :

« Le bien-être des troupeaux laitiers », guide à destination des vétérinaires

Après le guide « Bien-être animal » à destination des éleveurs, nous vous partageons aujourd’hui le nouveau guide élaboré par Danone en partenariat avec Phylum, la SNGTV, la Chaire bien-être animal, l’Idele et l’association CIWF

Un guide à destination des vétérinaires 

« Le vétérinaire est, avec le propriétaire, un des acteurs majeurs d’une amélioration pragmatique et concrète du bien-être en élevage »

Luc Mounier

Ce guide s’adresse cette fois-ci aux vétérinaires qui sont, avec les propriétaires des animaux, des acteurs majeurs du bien-être animal. Ainsi, il fait le point sur le rôle du vétérinaire concernant non seulement le diagnostic et pronostic de l’état de santé des animaux mais aussi la prévention des situations à risques au sein des élevages, la prise en charge de la douleur, la transportabilité des animaux, l’euthanasie, la gestion du troupeau

Un guide pour accompagner les éleveurs dans une optique « One Welfare »

L’objectif de ce guide est ainsi d’aider le vétérinaire à accompagner l’éleveur tout en prenant en compte les besoins et contraintes de ce dernier en matière de temps, d’investissement et de ressources humaines. Il s’agit, vous l’aurez compris, de suivre une logique « Un seul Bien-Être » dite « One Welfare » puisque bien-être animal et humain sont étroitement liés ! 

Si ce guide propose entre autres des ressources techniques à destination des vétérinaires pour détecter les signes de douleur chez les bovins (pp.22-23) ou encore pour choisir les bons analgésiques et anesthésiques selon les cas (p.26), il contient également des arbres décisionnels pour permettre au vétérinaire d’évaluer pleinement les situations et aider l’éleveur à faire les choix les plus protecteurs possibles du bien-être de ses animaux tout en lui évitant des pertes économiques trop lourdes. 

Par exemple, en ce qui concerne la gestion de la douleur, le guide met en avant la nécessité de s’appuyer sur la règle des 3S (Supprimer, substituer, soulager) notamment dans le cadre de pratiques comme l’écornage ou la castration.

Source : guide p. 24

Le guide met aussi l’accent sur la nécessité d’une bonne relation humain-animal pour permettre au vétérinaire de réaliser les soins en sécurité sans occasionner trop de stress à l’animal.  Il est ainsi primordial de prendre en compte le monde perceptif du bovin mais aussi de le récompenser après chaque acte négatif (par des grattages ou une récompense alimentaire) pour lui rendre l’expérience la moins pénible possible.  

La question de la réforme et de l’euthanasie

Sont également abordées la question de la réforme et de l’euthanasie des animaux, directement en lien avec la transportabilité de l’animal en cas d’état de santé trop dégradé. L’euthanasie est ainsi considérée comme un « outil thérapeutique » pour soulager l’animal et comme une « composante critique du bien-être animal ».  Pouvoir mettre fin à la vie d’un animal en trop grande souffrance paraît en effet indissociable de son bien-être et de son confort de vie. Là encore, un arbre décisionnel est proposé au vétérinaire pour accompagner l’éleveur. 

Source : guide p. 38

Le vétérinaire un expert mais avant tout un pédagogue !

Pour conclure, ce guide rappelle certes le rôle primordial du vétérinaire en tant qu’expert, mais met surtout l’accent sur sa déontologie, sa démarche éthique et pédagogique, comme le rappelle d’ailleurs, en exergue, Jacques Guérin, président de l’Ordre national des vétérinaires. De fait, le vétérinaire, en fin équilibriste, travaille pour les animaux mais toujours avec humanité 

Sommaire

  • p. 7 : La définition du bien-être animal
  • p. 8 : Le vétérinaire, un acteur clé du BEA
  • p.10 : La relation à l’animal malade : les principes d’approches
  • p. 13 : L’observation du troupeau lors de toute visite pour alerter sur les signes précurseurs de problèmes de BEA
  • p. 14 : La visite BEA
  • p. 16 : Le bilan sanitaire, une opportunité pour intégrer pleinement le BEA
  • p. 16 : Accompagner le changement vers des pratiques de BEA vertueuses
  • p. 19 : Les bonnes pratiques de BEA du vétérinaire praticien
  • p. 20 : Focus n°1 – Principe et prise en charge de la douleur
  • p. 30 : Focus n°2 – Transportabilité des bovins, transport d’urgence et abattage d’urgence à la ferme
  • p. 36 : Focus n°3 – Bonnes pratiques sur la fin de vie
  • p. 40 : Focus n°4 – Appréhender la question de la longévité des vaches laitières avec les éleveurs

« Repérer les signes de maltraitance chez les animaux et les humains », guide à l’usage des vétérinaires

La loi visant à lutter contre la maltraitance et conforter le lien entre les animaux et les hommes promulguée le 30 novembre 2021 (retrouver notre décryptage ici) prévoit désormais une levée du secret professionnel pour les vétérinaires en cas d’actes de cruauté, de sévices graves ou à caractère sexuel perpétrés à l’encontre d’un animal (Vous pouvez consulter notre décryptage de la loi ici). Jusqu’ici, en effet, seul le vétérinaire sanitaire avait obligation de lever le secret professionnel lorsqu’il était confronté à des situations susceptibles de constituer un « danger grave pour les animaux » (article L. 203-6 du Code rural). En revanche, le praticien classique était tenu de ne rien divulguer sauf en cas de maltraitance sur mineur, personne vulnérable ou sur victime de violences conjugales (article 226-14 du Code pénal).

Le guide élaboré par l’association contre la maltraitance animale et humaine (AMAH)[1] et publié en octobre 2022 prend acte de cette avancée pour accompagner les vétérinaires dans leur rôle de sentinelle vis-à-vis de toute forme de maltraitance.

« Le vétérinaire est un acteur oublié de la prévention de la maltraitance infantile, de la violence conjugale voire d’un diagnostic psychiatrique précoce » 

Guide AMAH, p. 4

De fait, cette possibilité désormais élargie de lever le secret professionnel en cas d’actes de cruauté, de sévices graves ou à caractère sexuel à l’encontre d’un animal, est d’autant plus essentielle lorsque l’on considère la théorie du « lien ».  En effet, de plus en plus d’études, notamment conduites dans les pays anglo-saxons, montrent que maltraitance animale et humaine sont souvent concomitantes. La présence de violence avérée sur un animal peut être le marqueur d’une violence élargie à l’encontre de l’ensemble des membres du foyer. Il est également établi qu’il existe un lien entre la violence de l’adulte et l’exposition durant l’enfance à des actes de violence, y compris à l’encontre d’un animal. 

« Quand les animaux sont maltraités, les humains sont en danger ; quand les personnes sont maltraitées, les animaux sont en danger » 

Guide AMAH, p. 5

Après avoir rappelé l’importance de prendre en compte ce lien, le guide rappelle la réglementation en la matière et donne ensuite des indications aux vétérinaires pour reconnaître les signes de maltraitances animales ou de «traumas non accidentels». Ainsi, lorsqu’il existe une suspicion de mauvais traitement, le guide expose le processus décisionnel à suivre, appelé méthode DVDR (Demander/Valider/Documenter/Référer). Le vétérinaire est ainsi guidé dans un arbre décisionnel avec des conseils dispensés à chaque étape pour pouvoir confirmer ou infirmer son hypothèse initiale. En cas de maltraitance avérée, le guide propose un modèle de certificat vétérinaire ainsi qu’un modèle de signalement au procureur de la République et/ou à la DDPP. Le cas échéant, si la violence semble également toucher un mineur, une personne vulnérable, ou le ou la conjointe de celui qui a perpétré la violence, le vétérinaire est invité à procéder à un signalement croisé

« La maltraitance revêt différentes formes et manifestations que le vétérinaire doit intégrer dans son diagnostic et auxquelles il doit se former. »

Guide AMAH, p. 5

Enfin, le guide propose aux vétérinaires de mettre en place un protocole élargi à l’ensemble du personnel de la clinique afin de contribuer à faire remonter l’information mais aussi afin d’assurer un soutien psychologique à chacun de ses membres. 

« Pour permettre la prise en compte des doutes et contribuer à lutter contre les maltraitances, chaque clinique devrait établir un protocole à suivre par les membres de son personnel incluant des conseils et un soutien pour chaque personne, quel que soit son rôle au sein de la structure vétérinaire : standardistes, auxiliaires vétérinaires, vétérinaires employés et associés ainsi que tous les autres collaborateurs potentiels. » 

Guide AMAH, p. 40

[1] « association loi 1901, réunit entre autres des vétérinaires et des juristes avec pour mission première de développer la prise de conscience du lien chez l’ensemble des acteurs et favoriser sa prise en compte concrète et efficace à travers des outils transversaux et synergiques dont la formation des équipes vétérinaires » (p. 5)