La loi visant à lutter contre la maltraitance animale votée le 29 janvier 2021 à l’Assemblée Nationale prévoit la levée du secret professionnel pour les vétérinaires qui ont connaissance, durant l’exercice de leur fonction, de sévices graves, à caractère sexuel, d’actes de cruauté perpétrés à l’encontre d’un animal. Cette disposition, notamment à l’initiative du député et vétérinaire Loïc Dombreval, qui a également conduit un rapport de mission gouvernementale sur « le bien-être des animaux de compagnie et des équidés en fin de vie », fournit l’occasion de réaffirmer l’importance de la profession vétérinaire en tant qu’acteur du bien-être animal.
à retenir
- Aux yeux du grand public, le vétérinaire apparaît comme un acteur clé du bien-être animal
- Si 80% des vétérinaires estiment avoir un positionnement personnel fort sur le sujet du bien-être animal, 33% considèrent qu'ils ne sont pas assez formés à ce sujet
- Les vétérinaires perçoivent les évolutions sociétales en matière de bien-être animal positives, même si elles peuvent se traduire pour eux par une pression morale croissante
La loi visant à lutter contre la maltraitance animale votée le 29 janvier 2021 à l’Assemblée Nationale prévoit la levée du secret professionnel pour les vétérinaires qui ont connaissance, durant l’exercice de leur fonction, de sévices graves, à caractère sexuel, d’actes de cruauté perpétrés à l’encontre d’un animal. Cette disposition, notamment à l’initiative du député et vétérinaire Loïc Dombreval, qui a également conduit un rapport de mission gouvernementale sur « le bien-être des animaux de compagnie et des équidés en fin de vie », fournit l’occasion de réaffirmer l’importance de la profession vétérinaire en tant qu’acteur du bien-être animal.
Pour les citoyens de plus en plus sensibilisés au bien-être, le vétérinaire est un acteur incontournable
De fait, aux yeux du grand public, le vétérinaire apparaît comme détenteur d’un savoir certain en matière de bien-être animal et quelque part comme garant de ce même bien-être. Contrairement à d’autres acteurs, il est aussi directement en lien avec les citoyens, de plus en plus sensibilisés à cette problématique et dont les exigences sont croissantes en la matière. Cependant, le bien-être animal restant une thématique subjective, bien qu’il ait donné lieu à une définition par l’ANSES faisant aujourd’hui référence, il peut être perçu différemment selon les professionnels vétérinaires avec un sentiment de compétence et une implication qui peuvent être variables en fonction de chacun.
Une étude inédite sur la perception vétérinaire de la thématique du bien-être animal
Partant de ces divers constats, Valentin Renault a choisi dans le cadre de sa thèse de doctorat vétérinaire encadrée par Luc Mounier, professeur à VetAgro Sup et responsable de la Chaire bien-être animal, de réaliser une étude sur la perception et le positionnement des vétérinaires vis-à-vis de la notion de bien-être animal et de ses composantes. Pour ce faire, il a conduit une enquête destinée à recueillir les témoignages de vétérinaires en exercice mais aussi encore étudiants.
La majorité des vétérinaires se sent particulièrement concernée par les enjeux autour du bien-être animal
Selon ses enquêtes, il apparaît ainsi que 80% des vétérinaires en exercice et 85% des étudiants « estiment avoir un positionnement personnel fort sur tout ou partie des problématiques liées au bien-être animal » et que 81% des vétérinaires et 82% des étudiants considèrent que « le point de vue des vétérinaires sur les sujets de bien-être animal n’étaient pas suffisamment entendus ». Cela confirme la nécessité d’intégrer davantage les vétérinaires dans le processus de décision politique, revendication dont Loïc Dombreval a fait l’un de ses chevaux de bataille.
Une nécessité de formation approfondie des vétérinaires sur la thématique du bien-être
En revanche, il est intéressant de noter que 33% des vétérinaires et 49% des étudiants ne considèrent pas leur niveau de connaissances en matière de bien-être animal comme bons ou très bons, sentiment qui pourrait venir d’une impression, confirmée au cours des entretiens réalisés, de ne pas avoir été suffisamment formés au bien-être animal au cours de leurs études. En miroir des attentes sociétales, la profession, qui rassemble avant tout des passionnés désireux de se former tout au long de leur carrière, semble ainsi aspirer à une meilleure formation aux problématiques de bien-être animal pour être en mesure de répondre aux exigences grandissantes. L’évolution sociétale liée au bien-être animal est d’ailleurs, dans l’ensemble, perçue positivement (62% des vétérinaires et 69% des étudiants), bien qu’elle puisse également générer certaines craintes (65% des vétérinaires estiment « ressentir une pression morale croissante dans leur pratique ») face à la médiatisation croissante de ces questions et les vives réactions qu’elle suscite parfois.
Ces quelques données mises en avant par les travaux de Valentin Renault montrent d’ores et déjà le caractère primordial de ses conclusions et vous inciteront, nous l’espérons, à consulter l’article !
à retenir
- Aux yeux du grand public, le vétérinaire apparaît comme un acteur clé du bien-être animal
- Si 80% des vétérinaires estiment avoir un positionnement personnel fort sur le sujet du bien-être animal, 33% considèrent qu'ils ne sont pas assez formés à ce sujet
- Les vétérinaires perçoivent les évolutions sociétales en matière de bien-être animal comme positives, même si elles peuvent se traduire pour eux par une pression morale croissante
CHIFFRE CLÉ
des vétérinaires ne considèrent pas leur niveau de connaissances en matière de bien-être animal comme bon ou très bon
Les vétérinaires de manière générale ont dénoncé l’influence négative des réseaux sociaux […] ils ont souligné leur inquiétude face à « une recrudescence de l’ignorance morale et scientifique » et le poids trop important parfois accordé à de « fausses interprétations »
VALENTIN RENAULT