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Le métier de soigneur animalier

Soigneur animalier

Au Parc zoologique de Lyon, le bien-être animal fait partie du quotidien des soigneurs !

Benoît Gaudiller, soigneur animalier, nous présente son métier et son rapport au bien-être des animaux. De la nutrition aux enrichissements des enclos, chaque pratique vise à offrir des conditions de vie se rapprochant au maximum de celles que les animaux retrouveraient dans leur milieu naturel.

Il aborde également la notion de choix pour l’animal, notamment lors des soins, grâce à des techniques d’entraînement qui permettent à l’animal de réaliser des actions de manière volontaire.

Le bien-être animal, c’est apporter à l’animal des conditions de vie qui soient, autant que possible, proches de celles qu’il retrouverait dans son milieu naturel.

Benoît Gaudiller

Au programme

  • 0:08 : Pouvez-vous vous présenter ?
  • 0:16 : Qu’est-ce que le bien-être animal pour vous ?
  • 0:58 : Comment prenez-vous en compte ce bien-être en tant que soigneur ?
  • 1:44 : Quel est le rôle du soigneur d’après vous ?
  • 2:29 : Développez-vous une relation particulière avec les animaux ?
  • 3:11 : Avez-vous constaté des évolutions dans la pratique des soigneurs ?

Retranscription

Retranscription - Le métier de soigneur animalier

Pouvez-vous vous présenter ?

Benoît Gaudiller

Je m’appelle Benoît Gaudiller, je suis soigneur animalier depuis 2009 au parc zoologique de Lyon

Qu'est-ce que le bien-être animal pour vous ?

Benoît Gaudiller

Le bien-être animal, c’est apporter à l’animal des conditions de vie qui soient, autant que possible, proches de celles qu’il retrouverait dans son milieu naturel. On essaie donc de reproduire ces conditions au maximum en captivité, même si, évidemment, il y a des limites. Le bien-être animal, c’est aussi faire en sorte que l’animal soit dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, et qu’il ait une alimentation de qualité.

Il y a d’ailleurs beaucoup de réflexions en ce moment sur ce qu’est une bonne nutrition pour un animal. On n’est plus à l’époque où l’on donnait des bananes aux singes simplement parce que ça leur faisait plaisir. C’est ça aussi, le bien-être animal : assurer sa santé sur le long terme.

Comment prenez-vous en compte ce bien-être en tant que soigneur ?

Benoît Gaudiller

On va proposer divers enrichissements, dont le principe est de stimuler l’animal de différentes façons. Par exemple, on peut utiliser des crottes d’herbivores ou du sang que l’on place dans l’enclos de la panthère, pour qu’en sortant elle ait l’impression qu’une proie est passée par là : cela la stimule.

Pour les primates, on met en place des dispositifs avec des troncs percés afin qu’ils aillent chercher des graines ou de petits insectes au fond des trous.

Pour les girafes, le fourrage est proposé dans des dispositifs permanents qui les « obligent » à utiliser leur langue, pour reproduire au mieux le temps d’alimentation qu’elles auraient dans leur milieu naturel.

Quel est le rôle du soigneur d'après vous ?

Benoît Gaudiller

On est une vigie, c’est-à-dire que le vétérinaire est là pour soigner, mais nous avons l’avantage de côtoyer les animaux individuellement chaque jour. Cela nous permet de détecter rapidement, parfois même du coin de l’œil, qu’il y a un problème ou un comportement anormal.

Cela n’empêche pas d’avoir des idées reçues ou des aprioris sur ce que font nos animaux, car même si nous sommes en contact permanent avec eux, eux aussi sont en contact permanent avec nous. Ils n’expriment pas forcément les mêmes comportements quand nous sommes physiquement présents et quand nous ne le sommes pas. C’est pour cela qu’il est parfois utile d’avoir des observateurs extérieurs, plus discrets, capables de voir ce qui se passe en notre absence.

Développez-vous une relation particulière avec les animaux ?

Benoît Gaudiller

Il existe pour certaines espèces, notamment celles ayant des comportements en miroir, des affinités qui se créent qu’on le veuille ou non.

Rechercher ce contact à tout prix pour un intérêt personnel, simplement parce qu’on est content que l’animal nous reconnaisse, n’est pas quelque chose que nous cherchons à mettre en place ni à encourager.

Cependant, lorsque ce comportement apparaît, nous n’allons pas non plus brimer l’animal pour l’en empêcher, tant que cela n’impacte pas ses interactions au sein de son groupe et ne crée pas de tensions internes.

Avez-vous constaté des évolutions dans la pratique des soigneurs ?

Benoît Gaudiller

Cela va avec l’évolution de la société humaine et c’est plutôt positif. C’est la notion de choix pour l’animal, de consentement à faire quelque chose.

Lorsqu’il est nécessaire de pratiquer des soins sur un animal, la contention reste parfois indispensable pour certains individus ou certaines espèces. Mais lorsque c’est possible, en amont, on met en place des pratiques appelées entraînement médical ou conditionnement opérant, qui permettent, de manière plus souple et simple, tant pour l’animal que pour le soigneur, d’effectuer des actions de manière volontaire. Pour faire sortir des animaux, notamment des primates, on travaille désormais sur le conditionnement opérant : l’animal vient dans un sas, reçoit une récompense, puis la porte de l’autre sas s’ouvre.

Mettre en place ces pratiques est très satisfaisant et valorisant !

à retenir

Le bien-être animal, c’est apporter à l’animal des conditions de vie qui soient, autant que possible, proches de celles qu’il retrouverait dans son milieu naturel.

Benoît Gaudiller